Service de police de la Ville de Montréal

Le Service de police de la Ville de Montréal (abrégé en SPVM) est le service de police municipale de la ville de Montréal et son agglomération. Il possède des postes majeurs, un quartier général et des postes de quartier pour contrer la criminalité et se rapprocher de la population. 

                                                                  

Sources coloniales et modernes du SPVM

En consultant l'histoire de la police à Montréal telle que narrée sur le site même du SPVM, on constate que le point de départ communément admis pour les opérations de maintien de l'ordre sur le territoire de la ville de Montréal est le 27 janvier 1663, date à laquelle Paul Chomedey de Maisonneuve met en place, dans le cadre de la colonisation et de l'évangélisation de la Nouvelle-France, une milice de 120 hommes pour protéger la colonie française de Ville-Marie3.



Paul Chomedey de Maisonneuve aurait fondé, le 27 janvier 1663, la première milice européenne pour garantir la sécurité de la colonie de Ville-Marie.

Le site précise la mission plus militaire que policière de cette première milice :


« Davantage occupée à surveiller l’ennemi qui menace les paysans dispersés sur leurs terres à l’extérieur des murs de Ville-Marie, la centaine de volontaires n’a pas pour responsabilité première de réprimer le crime ni de faire respecter les édits royaux. »3


Outre le fait qu'elles ne permettent pas de se faire une représentation précise du maintien de l'ordre au sein de la colonie de Ville-Marie, ces remarques doivent également servir à rappeler l'origine coloniale aussi bien que moderne (postérieure au XIXe siècle) du concept même de police en territoire montréalais.


En effet, Montréal est dans un premier temps une colonie qui tente d'imposer militairement sa présence sur un territoire précédemment occupé par les populations autochtones, et notamment la nation Mohawk. Il faut donc se souvenir que l'histoire de la police à Montréal, souvent écrite par des Européens ou des descendants d'Européens, cherche ses sources dans les premières heures de la colonie de Ville-Marie. Ni le concept de police, ni même celui d'une justice fondée sur la punition ou la répression violente ne sauraient décrire les systèmes légaux mohawks, historiquement fondés sur la notion de justice réparatrice4,5,6.


D'autre part, au sein même de l'histoire de la culture européenne et occidentale, le concept de police en tant que corps étatique chargé du maintien de l'ordre est une invention moderne qui n'émerge qu'à la fin du XVIIIe siècle en Europe et dans la culture occidentale dans son ensemble7. Montréal et l'histoire de sa police s'inscrivent dans cette histoire plus générale.

Le Service du guet (1818-1838)

En fait, comme le résume Émilie Girard, l'instauration d'une police municipale à proprement parler à Montréal est une importation anglaise qui ne remonte qu'à 18658. "Avant cette date" explique Émilie Girard, "la justice est appliquée par des juges de paix et des connétables, de simples citoyens. Si ceux-ci sont incapables de faire face à la situation, c’est la garnison qui est appelée en renfort."8


En outre, le 1er avril 1818, l'Acte qui pourvoit plus efficacement à la Sûreté des Cités de Québec et de Montréal par l’établissement d’un Guet mène à la mise en place d'un système de maintien de l'ordre nommé le "Service du guet" :


"Il est constitué de 1 chef, de 1 chef adjoint et de 24 hommes de patrouille. Pour être embauché, il faut avoir de bonnes mœurs, être en bonne santé, bilingue et recommandé. Les guetteurs font des rondes de surveillance entre 19 heures et 5 heures du matin avec pour seule arme un bâton de cinq pieds! Ils sont également munis d’une crécelle (finalement remplacée par un sifflet) pour alerter leurs collègues et dissuader les malfaiteurs."8


Cette crécelle sert aussi à "marquer le temps", et est à l'origine du surnom de ces guetteurs : "Toutes les demi-heures, les guetteurs la font tourner, puis crient, lorsqu’il n’y a rien à signaler, « All is well! ». C’est ainsi qu’ils gagnent leur surnom de « bazouelles »."8


Également chargés d'allumer les lanternes dans les rues9,8, ces guetteurs œuvraient la nuit, tandis que c'étaient des gendarmes (constables, ou connétables) qui étaient censés assurer la sécurité pendant le jour10.

Sous-financement du Service du guet et création de la police à la suite de la rébellion du Bas-Canada (guerre des Patriotes) (1838-1865)

Vers 1837-1838, les activités du Service de guet prennent fin pour deux raisons coïncidentes. D'une part, le Service souffre d'un manque de financement ; de l'autre, il se voit remplacer par un corps de police mis en place par Lord Durham. Dans le but de réprimer la rébellion des Patriotes, Durham met en place "un corps de policiers salariés et à plein temps placé sous l'autorité directe d'un surintendant de police à Québec et à Montréal"11, que les Canadiens appelleront, par dérision, la "police de Durham"11.


Lord Durham crée la police de Montréal dans le but de réprimer la rébellion des Patriotes de 1837.

Émilie Girard résume la nature et les tâches de ce corps de police à ses origines, puis son évolution en organisme proprement montréalais dans le courant des années 1840 :


"Mise en service en 1838, cette police est composée, à Montréal, de 4 officiers, 6 sergents, 6 caporaux, 4 cavaliers et 102 constables sous la direction de Pierre-E. Leclère. Elle a pour but de mater les rassemblements contestataires et d’apaiser les troubles patriotes. Elle surveille autant dans la ville que dans les campagnes avoisinantes. Lors de la seconde incorporation de la Cité au début des années 1840, la police de Durham est cédée à la Ville et le gouverneur nomme un commissaire de police du Bas-Canada à Montréal : Alex Comeau. Ce dernier a 60 hommes sous sa direction : 3 capitaines, 3 lieutenants (qui sont responsables chacun de 1 poste de police), 3 gardiens de prison, 2 policiers à cheval, 3 chargés des « services secrets » (les enquêtes) et 46 constables."8


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